- A

Acétotag.

Il s'agit de dessins, épures ou textes réalisés par les carriers ou les champignonnistes.

Mais ils ont utilisé pour cela le noir que produit la flamme de la lampe acétylène quand on l'approche d'une paroi (voir aussi noir d'acéto).

On en trouve le plus souvent sur les ciels de carrières.

Acétotag
Acétotag

 

Affût.

Complément indispensable de la taille dite "à la lance"

C'est un portique muni en son centre d'un affût reglable (une chaîne) dont le carrier se servait pour actionner la lance afin de supporter son poids et de viser toujours le même point dans la roche.

L'affût et la lance servaient au défermage et au souchevage.

Affût et lance
Affût et lance.

 

Agaric.

C'est le champignon de Paris (agaricus bisporus).

Tout simplement celui qui était cultivé dans toutes les carrières, et celui aussi que l'on retrouve dans nos assiettes. 

 

 

Atelier.

On appelle un atelier l'endroit d'une carrière où les ouvriers sont en train de tailler des blocs.

Ainsi le long d'un front de taille on peut trouver plusieurs ateliers.

Il est courant de trouver en carrière des ateliers avec des blocs partiellement extraits du front de taille, on y voit clairement le souchevage et le défermage ainsi que les traces de fixation de l'affût pour la lance du carrier.

Atelier de taille.
Atelier de taille.

- B

Berline.

Wagonnet à benne basculante utilisé pour charger et transporter du minerai, du sable, du gypse, etc...

Berline et sa benne basculante.
Berline et sa benne basculante.

 

Bloc.

C'est ainsi qu'on appelle les pierres taillées sous terre et que l'on remonte à la surface pour la construction de divers édifices.

Leur poids peut varier de quelques kilos à plusieurs tonnes selon leur utilisation future.

bloc
Différentes tailles de blocs.

 

Boisage.

Consolidation d'un ciel de carrière à l'aide de madriers, bastaings ou poutres de bois, un peu à la manière des étais dans une mine.

boisage
Boisage.

 

Bourrage.

Technique consistant à remblayer une galerie déjà entièrement exploitée avec les déchets de la taille des blocs (remblai) afin que le ciel de carrière soit toujours soutenu.

Le remblai bien tassé est maintenu dans la galerie par une hague (mur en pierres sèches) afin qu'il reste bien en place. C'est la technique d'exploitation dite par "hague et bourrage"

hague et bourrage

 

Broyeur à cran (ou craoneuse).

Appareil électrique utilisé par les champignonnistes et servant à broyer la roche (calcaire, gypse ou craie) pour en faire une poudre fine, le cran.

Ce cran est destiné à recouvrir les cultures de champignons afin de les faire fructifier. 

broyeur a cran broyeur a craon
Différents broyeurs à cran.

- C

Calcite.

Dépôt calcaire laissé par l'eau lors de son passage et qui au fil du temps finit par former des concrétions comme les stalactites par exemple.

Puits recouvert de calcite.
Puits recouvert de calcite.

 

Carrier.

On appelle carriers ceux qui travaillent à l'exploitation de la pierre dans les carrières (à la différence des mineurs qui eux extrayaient du minerai)

 

 

Cavage.

Galerie creusée à flanc de colline ou de falaise qui permet d'accéder à la carrière.

On parle généralement d'entrée en cavage

Souvent ces cavages servaient aussi de voie pour les wagonnets, autrement dit de roulage.

cavage carrière souterraine urbex
Différents types de cavages.

Chatière.

Passage très étroit pratiqué dans la roche ou dans un mur dans le but d'accéder à des zones isolées d'un réseau souterrain.

Chatière.
Chatière.

 

Chiroptère.

Les chauve-souris appartiennent à l'ordre des chiroptères.

En France on en dénombre pas moins de 33 espèces différentes.

Il est très fréquent d'en croiser en carrière et il convient de ne pas les déranger.

Chiroptère.
Chiroptère.

 

Ciel.

Sous terre on parle de ciel de carrière et non de toit ou de plafond.

Exemple de ciel tombé.
Exemple de ciel tombé.

 

Concrétion.

Dépôt calcaire laissé par l'eau au fil du temps.

Les concrétions calcaires peuvent être de forme et de couleur très différentes (stalactites, trompettes de Chavenay, draperies, oeufs au plat, perles des cavernes, dents de cochon, fistuleuses...)

Concrétions.
Concrétions.

 

Confortement.

Edification de murs, arches, piliers maçonnés, poutrelles métalliques... afin de maintenir les parois et le ciel de carrière dans les zones fissurées ou affaiblies ou les secteurs se trouvant sous des routes ou urbanisations.

On parle aussi de confortation ou de consolidation. 

confortement confortation consolidation
Différents types de confortements.

 

Coquiller (banc).

C'est la couche de sédiments grâce à laquelle le néophyte comprend aisément qu'il y avait la mer en Ile de France il y a des millions d'années.

C'est un banc rocheux peu épais constellé de fossiles de coquillages, des turritella en majeure partie mais aussi des pecten et des cérithes.

Le banc coquiller (ici des turitella)
Le banc coquiller (ici des turitella)

 

Craon (synonymes : cran, cron, chapin).

Roche (calcaire, gypse, craie...) broyée dont on se sert pour la culture des champignons.

Quand ceux-ci sont ensemencés, on recouvre les mycéliums de cette poudre qui va favoriser leur multiplication.

Cette action s'appelle le gobetage.

broyeur à craon
Broyeur à craon.

 

Crapaud.

Treuil à bras mobile à trois roues équipé d'engrenages et de manivelles actionnées par deux ou quatre hommes.

On fixait le crapaud grâce à une chaîne à un tronc d'acacia bloqué au sol et au ciel de carrière.

Il suffisait ensuite d'actionner les manivelles démultipliées pour déplacer les énormes blocs de calcaire à l'aide d'une deuxième chaîne de traction.

Crapaud.
Crapaud.

 

Cric.

Appareil mécanique à manivelle et engrenages démultipliés servant au levage des lourds blocs de pierre.

Cric de carrier.
Cric de carrier.

 

Culture (du champignon)

La culture du champignon existe depuis l'Antiquité mais en carrière cela remonte au début des années 1800.

Le principe est de préparer un mélange de fumier de cheval et de paille qui servira de substrat, c'est à dire de support aux champignons.

Ensuite il convient d'ensemencer le substrat avec du mycélium et de recouvrir le tout avec du craon (poudre de calcaire, de craie ou de gypse) puis d'arroser le tout. L'humidité constante des carrières et leur température stable feront le reste.

On recense plusieurs types de culture suivant les

époques :

 

 -La culture sur CÔNES.

C'est la plus ancienne. Elle remonte au début du XIXème siècle.

Elle consiste à faire des tas de substrat au sol et de les ensemencer. Les vestiges de ce type de culture sont très rares, il n'en subsiste presque plus nulle-part.

culture cônes
Culture sur cônes.

 

 -La culture  sur MEULES.

C'est la plus ancienne après les cônes. En fait de meules, il s'agit plutôt de sillons parallèles courant au sol des carrières, un peu comme dans un champ.

Les sillons étaient ensemencés puis arrosés régulièrement. Les champignonnistes se déplaçaient entre ces sillons pour la récolte. Cette culture perdura plus d'une centaine d'années, du milieu du XIXème siècle jusque dans les années 1970.

champi meules
Culture sur meules.

 

 -La culture sur PLATES-BANDES.

C'est à peu de choses près la même que la culture sur meules à la différence qu'une meule compte une trentaine de centimètres de largeur alors qu'une plate-bande peut faire un bon mètre de largeur.

Etrangement cette méthode qui semblait un progrès par rapport aux meules ne fut utilisée que deux ans, de 1970 à 1972 puis délaissée.

champi plate-bandes
Culture sur plate-bandes.

 

-La culture sur SACS.

C'est à partir des années 1970 que cette méthode révolutionne la culture des champignons.

Il s'agit de sacs en plastique (comparables à des sacs poubelle) alignés les uns contre les autres et formant de longues colonnes au sol des carrières.

Ces colonnes pouvant s'étendre sur des centaines de mètres.

Le gros avantage de ces sacs est que face aux attaques de parasites, les champignons contaminés pouvaient facilement être retirés (par simple retrait du sac en question) afin de ne pas contaminer les autres contrairement aux meules qui se voyaient toutes parasitées.

Cette technique se pratiqua des années 1970 aux années 2000 environ.

champi sacs
Culture sur sacs.

 

-La culture sur BACS.

C'est la plus moderne, elle apparaît dans les années 1990 et vient remplacer les sacs.

Les bacs ont pour avantages d'éviter aux champignonnistes de se baisser pour travailler et de pouvoir se transporter avec un chariot élévateur.

De plus, les bacs peuvent être empilés les uns sur les autres ce qui est un gain de place considérable. 

culture champignons sur bacs
Culture sur bacs.

- D

Decauville.

Rails spécialement étudiés par la société Decauville pour être posés très facilement en carrière sans l'aide de machines spécifiques.

Quatre hommes suffisaient à cette opération.

Les tronçons de voie faisaient en général 5m et s'emboitaient les uns dans les autres.

Le tronçon de voie Decauville est construit d'un seul tenant, les rails et les traverses métalliques étant déjà assemblés.

Ces voies étaient le plus souvent d'une largeur de 60cm (beaucoup plus étroit qu'une voie de chemin de fer classique) et donc particulièrement adaptées aux carrières souterraines.

Une fois la galerie entièrement exploitée, les carriers démontaient les tronçons de voie et les assemblaient dans une autre galerie (ce qui explique entre autres qu'il n'en reste pratiquement plus en carrière).

Voie Decauville
Tronçons de voies Decauville.

 

Défermage.

Technique d'extraction de la roche consistant à creuser verticalement les côtés du bloc de pierre à extraire.

(Ne pas confondre avec le souchevage qui est la même opération mais à l'horizontale)

Défermage.
Défermage.

 

Défruitement.

Le taux de défruitement d'une carrière ou d'une mine est la proportion de minerai extrait selon le rapport surface extraite / surface totale.

Ordinairement on dit qu'un taux de défruitement idéal (c'est à dire sans danger) se situe autour des 60% (60% de roche extraite et 40% de roche laissée en place) mais il n'est pas rare de voir des taux atteignant les 85% dans certaines carrières très dangereuses.

Défruitement exagéré.
Défruitement exagéré.

 

Dépilement.

Elimination d'une carrière en creusant depuis la surface par terrassement jusqu'à ce qu'elle se retrouve à l'air libre, puis suppression de chaque pilier, chaque hague jusqu'à ce qu'il ne reste rien qu'un gigantesque terre-plein mis au jour.

 

 

 

Descenderie.

Plan incliné allant de la surface jusqu'au banc de roche en exploitation et permettant les va-et-vient de wagonnets.

Ce plan incliné est équipé d'un treuil à câble assurant la montée et la descente des wagonnets à la manière d'un funiculaire.

Les descenderies n'ont leur utilité que lorsque l'exploitation se trouve trop éloignée des cavages ou quand il n'y en a pas.

Descenderie.
Descenderie.

 

Diaclase.

Fracture naturelle d'une roche (généralement verticale) d'origine tectonique et traversant plusieurs couches de terrain.

La diaclase n'est pas causée par l'eau comme le karst mais par une pression trop forte du terrain (dans le cas des carrières souterraines, le poids du recouvrement, du ciel de carrière jusqu'à la surface)

Diaclase.
Diaclase.

- E

Ecaillage.

Quand un pilier tourné se fendille et que des pans de celui-ci s'écroulent, il subit un écaillage.

Cela se produit quand le pilier est en état de surpression, c'est-à dire qu'il est littéralement écrasé par le poids colossal que lui inflige le recouvrement (la masse de roche du ciel de carrière jusqu'à la surface)

écaillage
Ecaillage.

 

Emprise.

L'emprise d'une carrière est la surface totale qu'elle occupe reportée sur les cartes IGN ou les plans cadastraux.

L'emprise permet de savoir exactement où sont les zones "saines" et les zones "à risque d'effondrement" où il ne sera pas possible de construire.

 

 

Epure.

Dessin réalisé à main levée par les ouvriers de l'époque sur les parois et qui peut être à la mine de plomb, à la sanguine ou au noir de bougie ou de lampe acétylène (acétotag)

Epure à la mine de plomb.
Epure à la mine de plomb.

 

Etai.

Gros madrier ou poutre en bois destiné à consolider une galerie ou le ciel de carrière.

Etais.
Etais.

 

Exhaure.

Une galerie d'exhaure est un conduit de plus ou moins grandes dimensions servant à évacuer l'eau d'une mine ou d'une carrière souterraine.

En effet, l'eau dans certaines carrières s'accumule inexorablement par infiltration ou remontées de la nappe phréatique et si l'on n'effectue pas de pompage pour chasser cette eau, le réseau se retrouve vite noyé et donc impraticable.

La galerie d'exhaure conduit cette eau à l'extérieur de la mine (ou de la carrière) afin de la garder sèche.

Dans certains cas (effondrements des cavages) la galerie d'exhaure est le seul moyen d'accéder dans certaines carrières abandonnées.

galerie d'exhaure
Galerie d'exhaure.

- F

Fer de lance.

Cristaux de gypse formant des associations de faces cristallines ou "macles" en forme de pointe de flèche.

Ils se trouvent dans les couches de marne généralement entre la 1ère et la 2ème masse de gypse.

Les fers de lance peuvent atteindre plusieurs dizaines de centimètres.

Gypse fer de lance.
Gypse fer de lance.

 

Fistuleuse(s)

Stalactite très fine et creuse à l'intérieur de laquelle circule de l'eau d'infiltration.

Cette eau lui apporte la calcite nécessaire à sa formation.

En moyenne une fistuleuse grandit d'un millimètre par an.

fistuleuses
Fistuleuses.

 

Flambement.

Quand une galerie maçonnée traverse des terrains tendres (argiles, marnes) ou meubles, il arrive que la poussée de ces terres déforme le tunnel par excès de compression.

C'est le phénomène de flambement.

Flambement
Flambement.

 

Foisonnement.

Lorsqu'un sol a été travaillé, déplacé, creusé, ou qu'il est soumis à une hygrométrie importante (souvent proche de 90% en carrière) il se produit une augmentation de son volume puis un tassement qui se traduisent généralement par de grosses crevasses et un sol boursouflé.

Ce phénomène  fréquent en carrière est appelé foisonnement.

foisonnement
Foisonnement.

 

Fontis.

Effondrement du ciel de carrière très localisé et généralement de forme circulaire (cloche de fontis) qui s'il n'est pas consolidé finit tôt ou tard par atteindre la surface.

On parle alors de "fontis venu au jour" et ce phénomène se rencontre parfois en carrière.

fontis
Fontis.

 

Foudroyage.

Condamnation d'une galerie ou d'une partie d'une carrière par explosion volontaire de tous les piliers de soutènement.

Une carrière foudroyée ne peut plus s'effondrer.

C'est un moyen plus économique et plus rapide pour sécuriser le sous-sol que d'y pratiquer des confortements.

Galerie foudroyée.
Galerie foudroyée.

 

Front de taille.

Il s'agit du banc de roche en cours d'exploitation contrairement aux galeries maçonnées ou aux parois déjà exploitées et donc plus ou moins régulières.

A droite le front de taille.
A droite le front de taille.

- G

Galerie.

C'est ainsi que l'on appelle les couloirs, passages, tunnels, etc... que l'on trouve sous terre.

Les galeries peuvent être très étroites ou bien larges, taillées dans la masse ou bordées de hagues, hautes de plus de 10m ou si basses qu'il faut presque ramper...

Il y en a pour tous les goûts.

galeries
Différents types de galeries.

 

Glouton

C'est un tunnel creusé en diagonale et traversant plusieurs niveaux d'exploitation. Il sert à verser les pierres extraites depuis les niveaux supérieurs afin que celles-ci descendent jusqu'au niveau principal équipé de wagonnets pour leur évacuation à l'extérieur. 

Glouton
Glouton.

 

Graffiti.

Dans son acception souterraine c'est un terme générique désignant toutes les épures, dessins, signatures, textes laissés par les ouvriers de l'époque.

Dans le cas des catacombes il s'agit aussi des différentes fresques et graphes contemporains (qui ne font pas toujours l'unanimité chez les kataphiles).

 

 

GRS.

Grand Réseau Sud.

C'est la partie la plus étendue des catacombes officieuses de Paris.

Le GRS s'étend sous quatre arrondissements, le Vème, le VIème, le XIVème et le XVème.

- H

Hague.

Mur de pierres sèches érigé par les carriers pour maintenir le remblai sur les côtés d'une galerie dans les exploitations dites par "hagues et bourrages" (ne pas confondre avec un mur de consolidation dont les pierres sont maçonnées)

Hagues retenant le remblai.
Hagues retenant le remblai.

 

Haveuse.

Grosse tronçonneuse à pierre motorisée, équipée d'une chaîne dont le guide est très long et qui sert à découper les blocs de calcaire.

La haveuse était fixée à une glissière prenant appui au sol et au ciel de la carrière.

On distingue deux types de ces machines :

 - La haveuse : elle fait des coupes verticales dans la roche.

 - La soucheveuse : elle fait des coupes horizontales dans la roche.

Ces machines ont fait leur apparition durant la deuxième guerre mondiale, apportées en France par les allemands.

Haveuse.
Haveuse.

- I

IGC.

Inspection Générale des Carrières.

Elle fût créée en 1777 sur ordonnance royale à la suite d'un gigantesque effondrement rue D'Enfer à Paris.

Ses fonctions sont l'inspection systématique de tous les vides de carrières sous Paris et leur consolidation si besoin.

Charles-Axel Guillaumot en fût le premier inspecteur général.

Cette administration existe encore de nos jours et l'on trouve l'Inspection de Paris (toujours rue Denfert) pour tous les réseaux sous la ville et l'Inspection de Versailles pour les réseaux hors Paris (mais cantonnés à l'Ile de France)

 

Injection.

C'est l'action de combler les vides de carrière par l'injection d'un produit (généralement du coulis de béton, du sable ou de la bentonite) afin de stabiliser le terrain à la surface.

L'injection remplit les galeries jusqu'au ciel de carrière et il faut bien dire que si c'est inévitable pour sécuriser la surface, c'est un fléau pour les kataphiles qui voient leur "domaine" se réduire comme peau de chagrin.

injection bentonite
Injections de béton, bentonite et sable.

- K

Karst.

Il s'agit le plus souvent en ce qui concerne les carrières de grosses failles ou de trous irréguliers provoqués par la dissolution de la roche par l'eau

C'est à proprement parler une érosion hydrochimique de toute roche soluble, et particulièrement des roches carbonatées (essentiellement calcaire, craie, marne, gypse, tuffeau...)

Parfois ces karsts sont assez grands pour permettre le passage d'un homme et ressemblent alors à de vraies "galeries naturelles" au relief torturé.

Les karsts peuvent être verticaux en ciel de carrière ou horizontaux, dans un pilier tourné, une paroi, un front de taille.

Karst dans de la craie.
Karst dans de la craie.

 

Kataphile.

Personne aimant descendre régulièrement dans les catacombe de Paris, connaissant bien le réseau et y trouvant un grand intérêt.

Les kataphiles aménagent des salles, organisent des fêtes, explorent, font de la photo, créent des fresques et des sculptures...

Certains descendent pour le côté historique, d'autres pour s'isoler de la société du dessus, d'autres encore pour l'exploration et la découverte.

Par extension on appelle kataphile toute personne qui explore les souterrains façonnés par l'homme (à l'inverse des spéléologues) que ce soit les catacombes ou des carrières hors de Paris.

- L

Lance.

Outil de carrier ressemblant à un grand javelot et servant à tailler la roche.

La lance était extrêmement lourde et d'une longueur de plus de 3m

Il fallait au préalable installer contre la paroi à tailler un portique appelé "affût" qui supportait le poids de la lance et dont le carrier se servait pour taper avec force et toujours à l'endroit voulu.

 

Lorry.

Wagonnet plateau sans benne destiné à recevoir un bloc de pierre pour son acheminement en surface.

A ne pas confondre avec la berline qui est un wagonnet pourvu d'une benne basculante.

Lorry.
Lorry.

 

Loul.

Sorte de vieil ours grognon et solitaire aimant passer son temps sous terre.

- M

Marne.

Roche argileuse tendre, avec une forte tendance au fluage (c'est à dire à se répandre comme une coulée de boue).

La marne est indissociable du gypse géologiquement parlant.

Celle qui compose la couche supérieure du gypse en sous-sol est appelée marne supra-gypseuse, ou plus simplement marne verte.

Ces couches de marnes sont essentielles à l'exploitation des carrières de gypse car elles sont un excellent barrage à l'eau d'infiltration (le gypse est soluble dans l'eau).

Mais parfois, quand les carriers exploitaient un peu trop en hauteur la couche de gypse, le ciel se fissurait et des coulées de marne envahissaient les galeries sans que rien ne puisse les arrêter.

Beaucoup de galeries ont dû être abandonnées ou condamnées à cause de ces marnes vertes. 

marne verte
Coulée de marne verte.

 

Masse.

Dans les carrières de gypse on parle de 1ère masse ou de 2ème masse, plus rarement de 3ème masse.

Une masse est un "étage" exploité par les carriers.

Ces étages sont en fait les couches géologiques de gypse, séparées par des marnes (supra-gypseuses ou infra-gypseuses selon qu'elles sont au dessus ou au dessous du gypse)

Généralement on laisse une épaisseur d'au moins 4m entre deux masses afin d'éviter tout effondrement.

Ces masses communiquent entre elles par des puits d'extraction ou des descenderies.

La masse est plus généralement l'ensemble des bancs exploitables d'une carrière.

 

Miroir de faille.

Quand un bloc ou un pan de roche se fissure, la partie visible du plan de faille qui en résulte est appelée "miroir de faille" 

Ceci est valable sous terre comme en surface.

 

miroir de faille
Miroir de faille.

- N

Noir animal.

Il s'agit d'un pigment noir utilisé à l'épque pour "ombrer" les gravures de plaques de rues ou de consolidations dans les catacombes et autres carrières.

Pour obtenir du noir animal il fallait calciner des os d'animaux (généralement porcs ou boeufs) puis les broyer finement et mélanger cette poudre avec de l'huile de noix cuites.

De nos jours certains passionnés restaurent les plaques gravées en confectionnant eux-mêmes le noir animal selon la recette originale.

Noir animal
Noir animal.

 

Noir d'acéto.

Noir d'acéto est une abréviation pour noir de lampe acétylène.

Par extension cette expression désigne le noir de fumée (acétylène ou bougie) laissé sur les parois par les carriers et les champignonnistes désireux de marquer une date ou d'exécuter une épure.

C'est l'ancètre du marqueur ou de la bombe aérosol.

Ces marquages sont très fréquents en carrière, souvent au ciel (qui est bien trop haut pour être accessible, preuve de l'authenticité du marquage).

On trouve de vraies fresques sur les parois qui sont autant de témoignages sur notre passé.

On appelle aussi cela un "acétotag"

"Victor 1873" au noir d'acéto.
"Victor 1873" au noir d'acéto.

- O

Ossuaire.

A l'époque où les cimetières devaient être vidés par manque de place, on transfera des millions d'ossements dans les vides de carrières sous Paris.

Les endroits choisis pour ces transferts sont appelés des ossuaires.

Un ossuaire.
Un ossuaire.

- P

Pendage.

Inclinaison d'une strate, d'un banc de roche par rapport à l'horizontale.

Quand un ciel de carrière est incliné, présente une certaine pente, on parle de pendage.

pendage
Pendage.

 

Perles des cavernes.

Petits "cailloux" entièrement concrétionnés par l'eau chargée de calcite et qui avec le temps finissent par ressembler à de vraies perles de nacre.

Perles des cavernes.
Perles des cavernes.

 

Pieds d'alouette.

Gypse cristallisé en forme de bâtonnets translucides faisant penser à des pieds d'oiseaux.

Le gypse pieds d'alouette se trouve généralement entre la 2ème et la 3ème masse.

Pieds d'alouettes.
Pieds d'alouettes.

 

Pilier à bras.

C'est un pilier constitué de grosses pierres empilées les une sur les autres à la force des bras (d'où son nom) du sol jusqu'au ciel.

Sa fonction, outre le fait qu'il soutient le ciel, est de prévenir les carriers d'un risque d'effondrement (les blocs du pilier se fracturant quand le ciel commence à trop peser dessus)

On parle parfois de cale à bras.

pilier à bras
Piliers à bras.

 

Pilier maçonné.

Ce sont des piliers plus récents que les carrières car ils ont été mis en place par l'IGC et leur fonction est de prévenir ou d'arrêter un possible effondrement.

Le plus souvent (et heureusement) ils sont en pierres de taille maçonnées (d'où leur nom) mais il arrive de plus en plus qu'ils soient réalisés en vulgaires parpaings ou en béton coffré, ce qui est tout aussi efficace mais qui ne s'harmonise pas du tout avec la carrière...

pilier maçonné
Pilier maçonné.

 

Pilier tourné.

Les carriers en exploitant la roche taillaient tout autour d'une masse qu'ils laissaient en place en tournant autour jusqu'à en faire un énorme pilier naturel de soutènement, d'où le nom de pilier tourné.

Ces piliers font généralement 4 à 5m de côté et assurent la stabilité du ciel de carrière.

Ils sont de formes cubiques dans les carrières de calcaire, trapézoïdales dans le gypse et en "pyramides inversées" dans la molasse.

pilier tourné
Pilier tourné.

 

Poinçonnement.

Quand des piliers tournés subissent trop de surpression due au poids qu'ils supportent et que le sol est composé de matériaux souples (marnes, argiles) ils s'enfoncent lentement en créant un soulèvement du sol autour d'eux (provoqué par la poussée vers le bas des piliers trapézoïdaux sur le sol, ce qui réduit l'espace entre chaque pilier et par conséquent fait remonter ce sol compressé comme dans un étau)

Ce sol qui se soulève subit ce qu'on appelle un "soufflage" 

A noter que ce phénomène s'observe principalement dans le gypse.

Poinçonnement
Poinçonnement.

 

Puits d'aérage.

Il s'agit bien de puits d'aérage et non pas d'aération.

Ces puits n'avaient qu'une seule fonction, apporter l'air frais depuis la surface jusqu'en dessous afin que l'atmosphère soit respirable pour les carriers.

Ils ne comportent pas d'échelons et sont de petit diamètre contrairement aux puits d'extraction.

Ils sont le plus souvent cylindriques mais peuvent parfois être carrés. 

puits d'aérage. puits d'aération
Puits d'aérage.

 

Puits d'extraction.

Puits de grandes dimensions servant à sortir les blocs dans les carrières ne possédant ni cavage ni descenderie.

A la surface on installait un treuil d'abord manuel, fonctionnant à la force animale, puis avec la modernisation, motorisé.

Ils peuvent être de forme ronde ou rectangulaire.

puits d'extraction
Puits d'extraction.

Puits de service.

C'est un puits à échelons dont la fonction principale (outre l'aérage) est de permettre aux carriers d'accéder et de sortir de la carrière.

Puits de service.
Puits de service.

- R

Recouvrement.

C'est l'épaisseur de matière (roche, terre, sable...) comprise entre le ciel de carrière et la surface.

Une galerie se trouvant à 30m de profondeur et ayant 5m de hauteur comptera donc 25m de recouvrement.

La hauteur de recouvrement agit sensiblement sur la stabilité des ciels de carrières (plus elle est élevée, moins il y a de danger).

recouvrement

 

Remblai.

Mélange de terre et de brisures de roche résultant du creusement des galeries dans une carrière.

Le remblai est utilisé entre autres pour bourrer des galeries dans les exploitations par "hagues et bourrages"

remblai
Remblai.

 

Ripple mark.

Strate de roche plate dont la surface est ridée ou bosselée, phénomène résultant de la fossilisation des sédiments sableux d'origine marine produits par l'eau.

C'est en fait un fond marin sablonneux fossilisé.

On les trouve le plus souvent en ciel de carrière.

ripple mark
Ripple mark.

 

Roulage.

Galerie dans laquelle étaient installées les voies ferrées pour le transit des wagonnets.

Le roulage est aussi une galerie empruntée par les différents véhicules des champignonnistes.

Ces galeries sont plus spacieuses et rectilignes que celles formées par l'exploitation de la matière première.

roulage
Roulage.

- S

Sanguine.

C'est une craie ou un bâtonnet dont la couleur rouge est produite à partir de l'hématite, une roche contenant beaucoup d'oxyde de fer. Au XVIIIème siècle la sanguine était extrêmement courante et on la retrouve d'ailleurs souvent sous terre.

sanguine
"Octobre 1906" à la sanguine.

 

Souchet.

Banc très friable de la roche et de faible épaisseur, souvent de couleur verdâtre.

C'est en fait une sorte d'argile en compression entre deux bancs de calcaire.

 

Souchevage.

Action de pratiquer une entaille horizontale sous le bloc que l'on veut extraire.

Le souchevage était le plus souvent pratiqué dans le souchet qui est le banc le plus friable de la roche.

On rencontre souvent des marques de souchevage sur les piliers tournés.

(Ne pas confondre avec le défermage qui est la même opération mais à la verticale)

A partir des années 1950, la soucheveuse fait son apparition. C'est une grosse tronçonneuse à pierre motorisée.

souchevage
Souchevage.

 

Squat.

Un squat sous terre est un endroit aménagé par des kataphiles afin de s'y restaurer, dormir, passer du temps.

Dans un squat on trouve toujours une "table" faite d'un gros bloc de pierre ou de plusieurs assemblées en rond ou en carré, et des bancs qui sont faits d'assemblage de pierres ou de remblai tassé.

Chaque squat a sa spécificité, son thème et son nom.

On en trouve des dizaines dans les catacombes mais aussi dans les carrières loin de Paris.

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Différents squatts.

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Tableau de champignonniste.

Les champignonnistes tenaient ces tableaux afin de suivre le développement des champignons, la quantité par mois, le rendement, etc.

Ces tableaux étaient réalisés dans la pierre, gravés sur les parois des piliers tournés.

Une zone de la paroi était préalablement lissée et aplanie avec des outils de taille de pierre puis les ouvriers y inscrivaient à la mine de plomb leur production dans des colonnes verticales avec les mois et l'année en cours.

tableau de champignonniste
Tableau de champignonniste.

Tagueur.

Sorte de sous-humain souffrant d'un sévère complexe d'infériorité et dont les neurones ont fait place à de la matière fécale.

Individu méprisable totalement dénué de jugement et dont les agissements sont d'une stupidité pathétique.

Cette espèce nuisible affectionne malheureusement les carrières souterraines, mais aussi la majeure partie de la surface de la planète.

Le tagueur fait preuve d'un irrespect total envers autrui, il nous inflige une pollution visuelle insupportable et inacceptable. Le tagueur est un être indésirable et malfaisant.

En taguant il a la bêtise de penser qu'il existe alors qu'il ne fait que s'enfoncer dans la médiocrité la plus totale. 

Si un jour l'Humanité gagne en intelligence, les tagueurs disparaîtront d'eux-même...

 

Tirée.

C'est une pente douce (exactement comme la descenderie) mais la nuance est que la tirée est en surface, à l'air libre.

Le cas est assez rare mais il arrive de voir une tirée dans les champs par exemple, qui descend à une vingtaine de mètres de profondeur et ce sur quelques centaines de mètres de distance.

La tirée est donc une sorte de route pentue bordée de chaque côté par une "falaise" de plus en plus haute jusqu'à l'entrée de la carrière.

Sa fonction était la même que la descendrerie, c'est à dire de permettre les allées et venues sous terre des wagonnets pour les carriers ou des camions pour les champignonnistes.

tirée
Une tirée.

 

Trémie.

Il s'agit d'un conduit plus ou moins vertical pratiqué entre deux niveaux d'exploitation d'une carrière ou d'une mine, équipé dans sa partie basse d'un système d'ouverture / fermeture à grille.

Ce dispositif sert à l'acheminement du minerai des niveaux supérieurs vers les niveaux inférieurs.

La trémie est généralement en forme d'entonnoir afin de faciliter le versement du minerai en partie haute et le remplissage des wagonnets en partie basse. 

trémie
Trémie.

 

Trompettes de Chavenay.

Les trompettes de Chavenay (ou carbidimites) sont des concrétions calcaires de très petite taille semblables à des champignons ou à des trompettes (d'où leur nom) qui "poussent" dans les carrières souterraines.

Ce phénomène est possible lorsque trois facteurs sont réunis, à savoir du calcaire, un degré d'humidité bien précis et la présence de chaux.

Dans les carrières souterraines, quand cette humidité est présente et qu'il y a eu un déchaulage de lampe à carbure ou des parois passées à la chaux (ce qui est généralement le cas dans les champignonnières) on peut observer ces curieuses trompettes en ouvrant l'oeil car elles ne dépassent pas deux ou trois centimètres dans le meilleur des cas.

Ces trompettes sont souvent surmontées d'une goutte d'eau car elles "aspirent" l'humidité ambiante ou contenue dans le sol et en tirent la calcite nécessaire pour fabriquer une structure tubulaire creuse d'à peine quelques microns d'épaisseur et qui grandit au fil des années, avec toujours une goutte au sommet du plus bel effet.

A ne pas confondre avec les stalagmites qui se forment en recevant une goutte qui tombe du ciel de carrière.

trompettes de chavenay
Trompettes de Chavenay

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